Les auto-rickshaws, emblèmes du transport urbain dans de nombreuses villes indiennes, n’ont pas accès à l’ensemble du territoire de Mumbai. Depuis 2000, une zone d’exclusion interdit leur circulation au sud de la ville, au-delà de la gare de Bandra, laissant ce secteur aux taxis noirs et jaunes.
Cette restriction, rarement contournée, repose sur une combinaison de décisions administratives et de réglementations spécifiques à la métropole. Les conséquences de cette mesure modifient considérablement les habitudes de déplacement et les choix de transport dans les quartiers concernés.
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Comprendre les transports à Mumbai : panorama et spécificités
À Mumbai, impossible de comprendre la circulation sans plonger dans la complexité de ses réseaux. Perchée sur la presqu’île de Salsette, la ville bat au rythme de la mer d’Oman, du tumulte ferroviaire et d’un foisonnement urbain hors norme. Ici, tout converge vers le nerf économique du pays, où se croisent chaque jour des millions d’usagers. Entre trains de banlieue saturés, bus rouges iconiques de la société BEST, taxis noirs et jaunes omniprésents, autorickshaws nerveux et métro flambant neuf, la mosaïque du transport ne laisse aucun répit.
Le réseau ferroviaire s’impose comme la colonne vertébrale de Mumbai, en particulier autour de la Chhatrapati Shivaji Terminus, classée à l’Unesco, qui pulse comme un cœur de pierre et d’acier. Les gares, véritables carrefours humains, irriguent la ville du nord au sud et répartissent la foule sur les lignes Central et Western Railways.
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Sur la route, les bus de la BEST quadrillent la ville, mais la circulation asphyxiée ralentit leur course. Les taxis, plus onéreux mais présents partout, dominent le centre historique. À l’inverse, les rickshaws font la loi dans les banlieues nord, reconnus à leur silhouette trapue et à leur efficacité sur les trajets courts. Quant au métro, sa climatisation et sa modernité séduisent, mais il ne couvre encore qu’une fraction du territoire.
Mode de transport | Zone de prédilection | Gestionnaire |
---|---|---|
Train | Interurbain, toute la ville | Central & Western Railways |
Bus | Ville entière | BEST |
Taxi | Centre et sud de Mumbai | Privé |
Rickshaw | Banlieues nord | Indépendant |
Métro | Quartiers clés | MMRDA |
À Mumbai, le choix du transport n’est jamais anodin. Coût, rapidité, accessibilité : chaque mode de déplacement répond à une logique propre. La voiture privée reste un luxe réservé à quelques-uns, entre frais et casse-tête quotidien pour se frayer un chemin. Les motos bravent la densité du trafic et la fureur des moussons, mais sur la durée, la météo et la congestion découragent. La ville, soumise aux inondations et à une météo imprévisible, force chaque habitant à s’ajuster sans cesse, qu’il soit résident, travailleur ou simple visiteur.
Pourquoi les autorickshaws sont-ils absents du centre-ville ?
Impossible de croiser un autorickshaw dans le cœur du vieux Bombay, entre Nariman Point et la Gateway of India. Cette absence découle d’une politique municipale volontariste pour contenir la circulation et limiter l’embouteillage dans un sud étouffé par ses ruelles héritées de l’époque coloniale. Les autorickshaws, maniables mais peu puissants, sont donc relégués en banlieue, loin du centre d’affaires et des zones touristiques.
La mairie privilégie les taxis, jugés plus adaptés à la densité urbaine, notamment pour garantir un minimum de sécurité dans les corridors où piétons, deux-roues et voitures se disputent chaque centimètre. Ce choix reflète aussi un équilibre économique défendu bec et ongles par les syndicats de taxis, bien implantés et décidés à garder la main sur le centre historique. Les rickshaw wallah restent cantonnés aux quartiers périphériques, où la demande les attend dans une concurrence plus régulée.
Trois raisons majeures expliquent cette partition du territoire :
- Congestion : pour réduire les embouteillages dans les rues étroites du sud de Mumbai.
- Sécurité : la priorité va aux véhicules considérés comme plus sûrs.
- Régulation économique : la ville veille au partage du marché entre taxis et rickshaws.
La frontière saute aux yeux : une fois passée la gare de Bandra, les auto rickshaws disparaissent, remplacés par la cohorte des taxis noirs et jaunes. Ce découpage géographique, unique en Inde, façonne la mobilité quotidienne et oblige chaque voyageur à jongler avec les règles locales dès qu’il change de quartier.
Coûts, sécurité, praticité : quel mode de transport choisir selon ses besoins ?
À Mumbai, chaque mode de transport répond à une attente et à un profil d’usager. Le train reste l’option de référence pour la majorité : il relie les extrémités de la ville à un tarif dérisoire, mais l’affluence frôle parfois l’asphyxie aux heures de pointe. Pour ceux qui recherchent l’économie sans céder au chaos des quais, le bus public BEST fait figure d’alternative. Il sillonne la métropole, accessible et abordable, même si la lenteur et l’exiguïté peuvent rebuter.
Le taxi règne sur le centre, véritable refuge contre la pluie, la chaleur et le désordre. Plus onéreux, il offre confort et rapidité, à condition de s’imposer sur la question du tarif et d’être attentif au compteur. Les rickshaws, quant à eux, sont la solution idéale pour circuler dans les quartiers nord et la périphérie : flexibles, abordables, ils séduisent les voyageurs avertis qui connaissent la limite de leur zone d’action.
Certains privilégient la voiture privée avec chauffeur pour la liberté qu’elle procure, mais l’expérience de la circulation à Mumbai réserve souvent des surprises, entre embouteillages monstres et signalisation déconcertante. Enfin, le métro attire pour sa fraîcheur et sa sécurité, bien que son réseau reste partiel face à l’immensité de la ville.
Voici quelques repères pour orienter son choix :
- Sécurité : privilégier les taxis officiels et, dans le train, les compartiments réservés aux femmes.
- Prix : train et bus défient toute concurrence, mais il faut accepter l’inconfort.
- Praticité : pour les trajets courts, le rickshaw est imbattable dans les zones autorisées.
Les pickpockets profitent de la foule dans les gares et les bus bondés. Les femmes, souvent exposées, se tournent vers les options les plus sûres, surtout après la tombée de la nuit. Face à ce paysage mouvant, chaque visiteur ajuste sa stratégie, jongle avec ses priorités, et apprend vite à composer avec l’énergie brute de Mumbai.
Conseils pratiques pour se déplacer sereinement à Bombay
Se repérer dans la démesure de Mumbai impose organisation et vigilance. Pour commencer, il est judicieux de conserver une copie de vos papiers d’identité sur vous, en gardant les originaux en sécurité. Une assurance voyage robuste permet de faire face aux imprévus. L’entrée sur le territoire indien requiert un visa, et le passeport doit afficher une validité suffisante pour éviter les mauvaises surprises au retour.
Dès l’arrivée à l’aéroport international Chhatrapati Shivaji, l’achat d’une carte SIM locale (Airtel, Jio, Vodafone) facilite les communications. Privilégiez les applications officielles pour réserver un taxi ou un rickshaw, afin d’éviter les surcoûts ou arnaques et de sécuriser vos trajets. Pour les liaisons interurbaines, la réservation via IRCTC pour le train et Redbus pour le bus garantit une expérience plus fluide. Des plateformes comme Cleartrip, Makemytrip ou 12go.asia simplifient la logistique, y compris pour un premier voyage.
Voici quelques règles simples qui permettent d’éviter bien des déconvenues :
- Ignorez les sollicitations des rabatteurs présents dans les gares et à l’aéroport.
- Négociez systématiquement ou exigez l’utilisation du compteur dans les taxis et les rickshaws.
- Femmes seules : privilégiez les wagons réservés et limitez au maximum les déplacements nocturnes.
En cas de souci, il faut contacter rapidement la police locale ou l’ambassade. L’eau du robinet étant impropre à la consommation, préférez toujours l’eau en bouteille, même dans les hôtels qui affichent une réputation solide. Se déplacer à Mumbai, c’est accepter l’imprévu, composer avec l’énergie et la diversité d’une mégalopole où chaque trajet écrit une nouvelle page d’expérience urbaine.