579 kilomètres, 10 000 mètres de dénivelé positif, une pluie de lacets et le silence des montagnes corses : la GT20 ne fait pas dans la demi-mesure. Lancée en 2019, cette traversée cyclable relie Bastia à Bonifacio, traçant sur la carte une diagonale audacieuse qui a su séduire la Fédération française de cyclotourisme comme les grimpeurs du dimanche. Ici, pas de sens unique ni de chrono imposé. La GT20 accueille aussi bien les passionnés de défis que ceux qui découvrent la Corse à vélo, portés parfois par l’assistance électrique, portés surtout par l’envie de s’arracher à la routine.
GT20 en Corse : un itinéraire emblématique au cœur de l’île
Corse du nord au sud, la GT20 s’est rapidement hissée au rang de parcours cycliste de référence sur l’île de Beauté. De Bastia à Bonifacio, près de 600 kilomètres déroulent un itinéraire où chaque virage révèle une nouvelle facette de la Corse brute : vallées encaissées, cols abrupts, villages perchés loin du bruit. Ce tracé ne réserve ses surprises ni aux seuls puristes, ni aux aventuriers aguerris : amateurs curieux et sportifs s’y croisent, tous venus chercher autre chose que le littoral balisé. L’itinéraire épouse la géographie sauvage de la Corse, coulant entre routes oubliées et passages secrets pour offrir une immersion profonde. Chaque étape promet sa révélation. Traverser le parc naturel régional de Corse, avaler les ascensions, plonger dans des panoramas mêlant maquis, lacs d’altitude et forêts denses, forcent l’admiration et parfois l’humilité face à la montagne. Passer la barre des 10 000 mètres de dénivelé positif n’est pas qu’un chiffre : c’est un cap qui marque les jambes et l’esprit. Cette traversée, c’est l’alternance de routes oubliées, de villages fiers, de cols mythiques que l’on aborde avec respect. On franchit Centuri, Porto, Calenzana, Ghisoni ; on traverse des sites classés comme le golfe de Porto ou la mystérieuse forêt du col de Vergio. Rarement, la Corse se donne avec autant de générosité. Ceux qui aiment le défi y trouvent matière, ceux qui préfèrent prendre leur temps découvrent une liberté nouvelle, loin du flux de l’été. La GT20 laisse chacun choisir son aventure, sans jamais imposer un modèle unique.
Pourquoi choisir la GT20 pour une aventure à vélo ?
La GT20 a très vite conquis les cyclistes en quête d’originalité, tous niveaux confondus. Ce parcours met à jour la Corse verticale, contrastée, solide et généreuse. Personne n’est laissé sur le carreau : les purs grimpeurs y côtoient les adeptes du vélo à assistance électrique, et la diversité du trajet fait l’unanimité. Rares sont les itinéraires français capables d’enchaîner une telle variété en si peu d’étapes. En quelques jours, les cols se succèdent comme autant de jalons, les routes serpentent à travers des villages accrochés à la montagne, et chaque passage devient un morceau d’histoire. Les 10 000 mètres de dénivelé cumulé se franchissent col après col, chacun marquant une progression vers la pointe méridionale et ses falaises blanches. Le balisage officiel impulsé par l’Agence du tourisme de Corse permet de garder le cap sans crainte de détour imprévu.
Pour bien comprendre ce que la traversée propose, voici les grands points qui rendent la GT20 unique :
- L’itinéraire s’adapte : chacun avance à sa façon, en autonomie complète ou avec appui logistique, selon la forme ou l’envie du moment.
- Chaque section renouvelle totalement le relief, le patrimoine et l’ambiance : idéal pour ceux qui accumulent les images et veulent tout voir.
- L’essor du vélo à assistance électrique élargit les perspectives, permettant à de nouveaux profils de tenter l’aventure sans rien sacrifier à la sensation de défi.
Au fil des kilomètres, le retour des cyclistes est sans équivoque : la GT20 offre une façon directe de découvrir la Corse en dehors des sentiers battus, bien loin des images figées. Ce n’est ni une promenade ni une course. C’est un rendez-vous avec la Corse intérieure, indomptable et chaleureuse.
Parcours, étapes et paysages incontournables de la GT20
Le fil est tendu sur près de 600 kilomètres entre Bastia et Bonifacio, épousant la colonne vertébrale de l’île, au cœur de reliefs escarpés. Dès les premiers jours, le Cap Corse s’impose, rude et sans détour : la route sinueuse entre Centuri et Saint-Florent balance entre maquis brutal et panoramas marins, puis s’atténue vers les vignobles du Nebbio et les champs d’oliviers. En ralliant Belgodère et Calenzana, on entre dans le territoire du parc naturel régional de Corse. La haute montagne, alors, ne laisse plus place au doute. Le col de Vergio, plus haut point du tracé, se défend souvent dans la brume : il relie la vallée du Niolo à l’immense forêt d’Aïtone, domaine des pins géants et des torrents glacés. La suite mène de Corte vers Ghisoni, puis les pâturages de Zicavo et Zonza, avant que la route ne danse parmi les aiguilles de Bavella, forteresses minérales inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO. En ultime récompense, les falaises de Bonifacio plongent dans la Méditerranée, concluant le voyage (presque) à la verticale.
Pour aller à l’essentiel, ces repères majeurs structurent la traversée :
- Distance totale : 600 kilomètres
- Dénivelé positif cumulé : près de 10 000 mètres
- Villages remarquables : Centuri, Corte, Zonza
- Étapes marquantes : col de Vergio, col de Verde, aiguilles de Bavella
- Passage intégral dans le parc naturel régional de Corse
Préparer sa randonnée : conseils pratiques et astuces pour réussir son voyage
L’improvisation n’a pas de place sur la GT20. Pour savourer la traversée, mieux vaut anticiper tant l’équipement que la préparation. Un vélo fait pour les montées corses est indispensable : successions de cols, descentes techniques, longues lignes exposées au vent, tout met au défi. Beaucoup choisissent le vélo à assistance électrique, en particulier sur les étapes au dénivelé redoutable, mais même ainsi, le secret reste dans la gestion de l’effort.
La météo insulaire peut basculer dans l’imprévu en l’espace d’un après-midi, surtout lorsque l’on s’aventure au printemps ou à l’automne. Les sommets centraux comme Vergio ou Verde passent fréquemment du ciel limpide à la pluie froide sans transition. Mieux vaut toujours prévoir des vêtements techniques, respirants, avec coupe-vent. Côté hébergement, la prudence s’impose : dans les villages traversés, l’offre d’accueil reste limitée, en particulier entre Corte et Ghisoni ou entre Zicavo et Zonza. Anticiper les réservations évite bien des nuits à la belle étoile.
Pour aborder la route sereinement, quelques astuces gagnent à être soulignées :
- Considérer l’aide logistique quand c’est possible : transport des bagages ou location d’équipement adaptée simplifient la vie sur les longues étapes.
- La trousse de réparation ne doit jamais quitter les sacoches : les écarts entre villages imposent de pouvoir dépanner en pleine montagne.
- L’eau est précieuse : rares sont les sources sur les hauteurs, il faut donc anticiper l’hydratation entre points d’étape.
Préparer ses jambes, c’est aussi se forger un mental adapté. Quelques sorties longues avant le départ, des enchaînements de montées et du dénivelé, rien de cela n’est superflu pour franchir les cols corses. Là-bas, l’allure prend tout son sens. Pas question de presser inutilement : chaque paysage mérite sa pause, chaque virage promet autre chose. Sur la GT20, le temps prend une autre courbe, et chaque cycliste finit par s’y abandonner. Jusqu’à la dernière descente, il reste toujours un horizon à rejoindre.


